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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 19:31

Tiens, il est pas commun ce design, c'est trés rond, ça me rappele des animes pour enfants. Voyons voir de quoi ça parle : "Il est maintenant possible de stocker la mémoire sous forme de données, ainsi, la mort de votre corps n'est-elle plus vraiment "la mort". Comme la mémoire est stockée dans des banque des données elle peut être transférée dans de nouveaux corps. Un nouveau marché de la mémoire s'est mis en place et il est maintenant possible de la voler et de l'altérer illégalement." Wow wow wow, arrêtons-nous, ça a l'air hyper malsain tout ça, je préfère mater autre chose...

 

Si vous pensez que la personne à l'origine de cette reflexion fait preuve d'une malheureuse étroitesse d'esprit vous gagnez un double bravo, l'un parce que vous avez raison et l'autre pour m'avoir traité d'abruti, ce que je mérite largement. Pour la petite anecdote il me faudra au moins un an pour corriger mon erreur : aprés avoir mater Yojohan Shinwa Taikei (the Tatami Galaxy) réalisé par le même personne derriere Kaiba : Masaaki Yuasa (Mind Game, Kemonozume et l'anime financé par le crownfunding et qu'on attend encore : Kick-Heart)

 

Donc oui, je m'excuse platement ventre à terre et cette article sera je l'espère un moyen d'atténuer la colére du tout puissant Dieu de l'animation.

 

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Alors oui, en principe il y a une image qui revient souvent pour montrer Kaiba mais je trouve que celle-ci fout plus dans l'ambiance (et puis elle est amusante)


*Voix-off* Que sont les souvenirs ? L'âme ? L'esprit ? Ceci est un monde où les souvenirs peuvent être convertis et stockés sous forme de données. Même si le corps meurt, sa mémoire survit et peut être transplantée dans un autre corps. Les mauvais souvenirs peut être effacés, et de bons souvenirs peuvent être téléchargés. Mais c'est quelque chose que seuls les privilégiés peuvent se permettre. Dans ce monde, notre protagoniste Kaiba voyage dans un autre corps et n'a aucun souvenir personnel.

 

 


 

C'est avec cette intro que va commencer la plupart des épisodes de Kaiba, création originale de Masaaki Yuasa et diffusée en 2008, dans cette merveilleuse tradition de la japanim qui permet de grapiller quelques minutes et quelques sousous sur le budget *sarcasme* Pour passer trés vite sur le plot :

 

On suit les aventures d'un dénomé Kaiba, un jeune homme amnésique avec un trou dans la poitrine et un médaillon avec le photo d'une jeune fille comme seule possession. Rapidement contraint de quitter la planéte en raison d'un certain nombre de personnes qui en veulent à son intégrité physique et sa mémoire il va embarquer à bord d'un vaisseau spatial, chaque escale lui en apprenant chaque fois un peu plus sur cet univers déroutant et peut être sur lui-même.

Bref, c'est du  Galaxy Express 999 façon Barbapapa tueuses en série qui violent votre cerveau et une autre partie que se recentrera trop tardivement et trop brusquement sur Kaiba.

 

Parlons direct des thematiques de Kaiba. Avouons-le, le sujet de la mémoire devenu un produit comme un autre, que l'on peut conserver, manipuler, copier et détruire est quelque chose qui a été vu maintes et maintes fois dans le domaine de la science fiction. Surement est-ce lié à l'interrogation sur la spécificité du genre humain et les angoisses que posent la vision d'un consumérisme débridé. Ouais bon okay, vu ma science personnelle je crois qu'on va arreter les dégâts là et éviter de traiter de ce sujet.

Un thème certes peu original mais toujours capable de soulever les tripes de n'importe qui si bien amené et puis parce que finalement c'est quand même la consommation de ce qui est censé nous définir, nous, être humains, plus que notre apparence physique, l'ultime rempart du "moi" qui se ferait violer et désacraliser par le grand capital. STALINE WAS RIGHT !

 

Dans Kaiba, la mémoire est rendu virtuellement immortelle, par conséquent une personne l'est également tant que sa mémoire subsiste et quelque soit le sort que peut subir notre envellope physique. Cette pseudo immortalité est une norme dans cette univers et pour peu que l'on en ait les moyens on peut donc revêtir n'importe quelle forme vu que seule la mémoire importe : vous pouvez vivre dans le corps d'un chien, de votre copine ou dans le service à thé de votre oncle si l'envie vous en prend.

 

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Ca c'est de la société multi-culturelle !

 

L'existence même devient donc une donnée de confort, de richesse, de puissance, elle est un bien valuable puisque suivant vos moyens vous pouvez modifier votre pensée pour en extraire ce qui vous déplait et imaginer que vous consacrez votre existence à coucher avec vos plus beaux fantasmes tout en choississant la forme avec laquelle vous allez les fourrer. Les pauvres peuvent allez crever... ou prostituer ET leur mémoire ET leur corps vu que ça se marchandent sans soucis, aprés tout le corps n'est qu'un jouet, pas vrai ?

 

Et c'est là que je me dis quelque part que ce style graphique n'est peut être pas totalement une lubie de Masaaki Yuasa pour tordre les formes et faire ce qu'il lui plaît. Le style est rond, Tezukien, en fait il fait trés enfantin à mes yeux, d'où d'ailleurs ce malaise avec la cohabitation impossible entre ce thème assez dur et l'innocence apparente de la scène.

Mais justement, est ce qu'un monde d'enfant ne convient-il pas le mieux pour cet anime ? En désacralisant toute intégrité physique comme morale aux personnes, en vivant dans un univers où la mort n'est qu'une notion lointaine (baignant d'une ambiance de totale incompréhension quand elle survient) alors qu'on baigne en plein dedans, finalement les êtres humains finissent dans une espèce d'insouciance généralisée où la seul but de la vie est de se conduire en enfant gaté ou d'en devenir un. Oui, quelque part j'ai cru entrapercevoir des enfants dans ces grand corps tordus, des enfants perdus, coupés d'un certain aspect des réalités.

Le style graphique qui absorbe et étouffe toute l'horreur de votre cri sans écho c'est finalement le réalité observée des habitants croyant naivement que le mort n'est plus qu'une notion abstraite, comme un grand pot de peinture qui gicle.

 

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Oui, c'est de la sur-intérprétation mais j'assume totalement ! D'ailleurs, on pourra rajouter qu'avec la palette de couleur et de contraste que permet ce style on a vraiment l'impression que les espaces pauvres, ternes, froids et sales ressemblent à quelque chose s'approchant de la chiasse (mais artistique bien sûr). Et que l'OST surbute et puis que tout un tas de trucs...

 

Faites-vous mal en vous faisant du bien, mater Kaiba et cette mélancolie. Vous allez aimer être horrifiés.

 

 

 

Cet ending... des frissons, toujours, quelque soit le nombre de fois que j'ai pu le regarder.

 

C'est trés facile de partir un peu n'importe où avec Kaiba, il y a pas mal à dire, tout comme des nombreux OVNI qui croisent dans l'océan de la japanim. J'espere que ça attisera la curisosité chez certains. Au pire faite comme moi : mater the Tatami Galaxy et si vous avez kiffé, ben, revenez sur ce diamant brut. 

Ou alors instaurons la tradition qui est de diriger vers d'autres critiques de l'anime chez des blog plus ou moins vivants : chez Kabu, Shinmanga, la justesse du blog sur l'étude de la culture visuelle moderne  voir carrement un article rétrospectif sur les travaux de Masaaki Yuasa de Jevanni et pour les autres vous aviez qu'à être mieux référencé, flûte.

 

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J'aime bien cette image et je savais pas où la foutre

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commentaires

L
Comment tu décris bien tu dois etre un otaku vu les references que tu sors mdr
Répondre
E
<br /> <br /> Je dois etre un peu plus calé sur le sujet en effet (185 animes en compteur, mais spas nécessairement la quantité qui compte) mais j'ai pas la sensation d'avoir truffé cet articles de nombreuses<br /> référencex tétra-obscure. Si il y en a qui t'échappes n'hésite pas à le dire, je me ferais un plaisir d'eclaircir mes propos... si c'est dans mes compétences.<br /> <br /> <br /> <br />